Dans un contexte de fortes restrictions énergétiques, liées à la guerre en Ukraine, aux enjeux climatiques et aux limitations des ressources naturelles, nos entreprises mettent en place des plans de sobriété énergétique.

Des débats ont commencé depuis plusieurs mois à ce sujet au sein de l’Afope, et notre webinaire de novembre a permis de faire le point à partir des 2 témoignages de

• Aude NAIL, Harmonie Mutuelle,
• Jean-Christophe BUVAT, La Française des jeux.

Nous entrons dans l’hiver 2022-2023 alors que l’actualité internationale contraint tous les acteurs de la société à se mobiliser pour réduire leur consommation énergétique. Notamment, le gouvernement demande aux entreprises un plan permettant de réduire la consommation d’énergie de 10% en 2 ans.

D’une part, la crise de l’énergie, générée par la forte reprise des activités à la suite de la pandémie de covid puis par la guerre en Ukraine, associée à la maintenance de 4 réacteurs nucléaires, nous permet d’anticiper dès maintenant une difficulté d’approvisionnement et des coupures d’électricité et de gaz cet hiver.
D’autre part, les dérèglements climatiques dont les effets dévastateurs ont été vécus de plein fouet cet été 2022 avec la sécheresse, les grands feux, les vagues de chaleur et canicules à répétition, nous imposent de prendre la mesure de l’impact des activités humaines sur son environnement – et le vivant dans son ensemble – et de prendre action.
Enfin, la question du coût de la vie est particulièrement prégnante alors que le prix du pétrole à la pompe est au plus haut depuis plusieurs mois, que des pénuries alimentaires font leur apparition et que les prix des biens de consommations et du bâtiment sont dans une tendance à la hausse à cause des difficultés d’approvisionnement en matière première.

Les entreprises pourraient s’arrêter à la conception d’un plan de sobriété énergétique de court terme, visant à passer l’hiver en mitigeant le risque d’interruption de l’activité.
Sauf que…
Ces éléments de contexte gagnent à être mis en regard d’informations plus globales et systémiques portées notamment – et sans être exhaustif – par le dernier rapport du GIEC, les études de l’ADEME ou encore celles de l’Observatoire de la Biodiversité. La question de la sobriété ne saurait alors être une réponse de court terme mais doit trouver réponse dans des actions permettant de faire évoluer les structures mêmes de l’entreprise, qu’elles soient organisationnelles, de gestion, de production ou d’approvisionnement.

Harmonie Mutuelle comme la Française Des Jeux, qui ont en commun d’être des entreprises du tertiaire, ont fait porter leurs efforts sur la gestion des bâtiments, les déplacements professionnels, l’empreinte numérique, et les actions individuelles au bureau et en télétravail.

Les intervenants ont détaillé ces mesures et, surtout, ont montré l’importance de l’engagement des directions générales et des plans d’accompagnement à mettre en œuvre pour embarquer les salariés dans ces changements importants.
A titre d’exemple, le passage à la consigne gouvernementale de 19° dans les bureaux ne va pas de soi.
Il convient de ne pas se positionner en donneur de leçon, mais d’en appeler aux valeurs de l’entreprise qui, dans le cas des 2 entreprises concernées, sont particulièrement en phase avec les grands enjeux sociétaux concernant l’environnement.

L’idéal est de faire accepter une approche positive des efforts à fournir, et d’éviter toute démarche punitive. Comme l’ont relevé les participants, il s’agit aussi d’obtenir un effet Colibri, c’est la somme des actions individuelles qui poussent aussi les entreprises et/ou gouvernements à changer (et vice versa).

Natixis a mentionné le “championnat de France des Economies d’Energie” (aussi appelé “CUBE”) auquel il participe, dont l’enjeu est de travailler sur les économies ou diminution des rejets CO2 pour des entreprises de différentes tailles et secteurs. Cette initiative est intéressante dans la mesure où elle permet aux entreprises qui y participent de se challenger sur un thème à la fois actuel et important.

Pour visionner l’enregistrement du webinaire, cliquer ici (réservé aux membres)